UNREST et la honte prométhéenne : quand le miroir nous renvoie notre humanité

UNREST et la honte prométhéenne : quand le miroir nous renvoie notre humanité

Article

13 nov. 2024

13 nov. 2024

Connaissez-vous la "honte prométhéenne" ? Non, ce n'est pas ce sentiment que vous avez eu en regardant le dernier "Prometheus" de Ridley Scott. C'est un concept philosophique développé par Günther Anders qui décrit le malaise de l'homme face à la "perfection" de ses machines. En gros, c'est ce petit pincement au cœur quand votre calculatrice résout en 0,1 seconde ce qui vous aurait pris 10 minutes. Ou quand ChatGPT écrit un sonnet pendant que vous galérez sur votre liste de courses.

Le syndrome de l'imposteur version 2.0

La honte prométhéenne, c'est cette impression gênante d'être "moins bien fichu" que nos créations. Comme si nous avions inventé des machines tellement performantes qu'elles nous renvoient l'image de notre propre "obsolescence". Un peu comme quand votre smartphone dernier cri vous fait sentir que votre cerveau tourne encore sous Windows 95.

Et c'est là qu'UNREST entre en scène, avec une proposition qui pourrait sembler paradoxale : utiliser l'IA non pas pour nous faire nous sentir obsolètes, mais pour nous reconnecter à notre humanité. Audacieux, non ?

Le miroir qui ne vous juge pas (enfin, pas trop)

Contrairement à vos autres outils technologiques qui vous rappellent constamment vos limites (merci, compteur de pas, de me signaler que je suis un mollusque), UNREST joue un rôle différent. Il n'est pas là pour vous montrer à quel point une machine peut être plus performante que vous, mais pour vous aider à mieux comprendre et utiliser vos capacités très humaines de décision et d'interaction.

C'est un peu comme si Prométhée, au lieu de nous donner le feu pour rivaliser avec les dieux, nous avait offert un miroir magique pour mieux nous comprendre nous-mêmes. Moins spectaculaire peut-être, mais nettement plus utile (et avec moins de risques de se faire dévorer le foie par un aigle).

La technologie comme révélateur, pas comme remplaçant

La beauté d'UNREST réside dans sa capacité à déjouer le piège de la honte prométhéenne. Au lieu de créer une IA qui nous fait nous sentir inadéquats (comme ce foutu assistant vocal qui comprend mieux vos enfants que vous), il propose un outil qui amplifie notre compréhension de nous-mêmes.

C'est la différence entre un miroir grossissant qui vous fait détester vos pores, et un miroir intelligent qui vous aide à mieux prendre soin de vous. L'un vous écrase, l'autre vous élève.

L'anti-Prométhée

En réalité, UNREST pourrait être vu comme un projet anti-prométhéen. Au lieu de voler le feu aux dieux pour le donner aux hommes, il utilise la technologie pour nous aider à mieux voir notre propre flamme intérieure (oui, cette métaphore est un peu tire-par-les-cheveux, mais avouez qu'elle est jolie).

Il ne s'agit plus de créer des machines qui nous font honte par leur perfection, mais des outils qui nous aident à embrasser notre magnifique imperfection humaine. C'est un peu comme si HAL 9000 s'était reconverti en coach de vie bienveillant.

La réconciliation technologique

Ce qui est fascinant avec UNREST, c'est qu'il propose une sorte de réconciliation entre l'homme et sa technologie. Plus de honte prométhéenne ici - juste un dialogue constructif entre nos capacités naturelles et nos augmentations technologiques.

C'est comme si nous passions du "Je suis désolé Dave, je ne peux pas faire ça" à "Hey Dave, as-tu pensé à considérer cet aspect de la situation ?" Une évolution subtile mais cruciale dans notre relation avec la technologie.

Le retour de flamme (prométhéen)

Ironiquement, UNREST pourrait être vu comme un retournement du mythe de Prométhée. Au lieu de voler le feu divin pour le donner aux hommes, nous créons des outils technologiques pour mieux comprendre notre propre "feu intérieur". C'est un peu comme si nous utilisions la technologie non pas pour devenir des dieux, mais pour devenir de meilleurs humains.

Conclusion : au-delà de la honte

En fin de compte, UNREST nous propose une alternative à la honte prométhéenne : une relation plus mature avec la technologie, où celle-ci n'est plus une source de complexes mais un outil d'évolution personnelle.

C'est peut-être ça, finalement, la vraie révolution : créer des technologies qui, au lieu de nous faire rougir de notre humanité, nous aident à en être fiers. Des technologies qui ne cherchent pas à nous remplacer mais à nous révéler.

Prométhée serait probablement perplexe devant cette utilisation de son "cadeau". Mais après tout, n'est-ce pas le propre de l'humanité que de détourner les outils qu'on lui donne pour en faire quelque chose d'inattendu ?

P.S. : Et si vous ressentez encore un peu de honte prométhéenne, rappelez-vous que même le plus sophistiqué des algorithmes ne saura jamais apprécier une bonne blague ou se sentir gêné devant ses créations. Ça, c'est notre super-pouvoir très humain.

Maxime
Rabéchault

Maxime
Rabéchault